Les 5 étapes de la production du lin

Production culture lin

Du champ de lin à l’atelier de tissage

Cultivées depuis plusieurs siècles, les fibres de lin seraient les tous premiers textiles connus. Des fragments ont en effet été retrouvés en Géorgie il y a plus de 36 000 ans avant J.C. 

Aujourd’hui, la France est le premier cultivateur du lin au monde avec 80 % de la production mondiale ! La Normandie notamment est une terre de lin : son terroir, son climat, et le savoir-faire des producteurs et des industriels pour extraire la fibre en font l’endroit idéal. Les côtes humides de la Picardie, la Bretagne et le Pas-de-Calais sont aussi particulièrement adaptées à la culture du lin textile.

Dans le lin, tout est utilisable et recyclable : il s’agit de la fibre naturelle la plus résistante. La culture du lin demande en effet peu d’engrais, de pesticides et les champs ne nécessitent pas d’irrigation contrairement au coton. Ce sont les précipitations naturelles qui apportent à la matière l’eau dont il a besoin. D’un point de vue écologique, c’est la fibre idéale ! 

Découvrons les étapes de production de ce textile qui a tout pour plaire. 

La culture du lin dans les champs 

Etape 1 : Les semis 

En fonction des conditions climatiques, les semis ont lieu généralement entre le 1er et le 30 avril. Le lin met environ cent jours à atteindre la levée. La plante monte alors jusqu’à une hauteur de 1,20m et peut développer des racines jusqu’à 1,50m de profondeur.

Le lin textile ayant un cycle court, il est particulièrement sensible aux conditions de climat et de sol.

Aux alentours de la mi-juin, vient ensuite la floraison. Les champs de lin prennent alors une magnifique couleur bleutée. C’est à cette période que les fibres de lin atteignent leur taille maximale et leur durée de vie n’excède pas quelques heures. Bien qu’éphémères, les fibres n’atteignent pas en même temps leur taille finale, ce qui permet de contempler pendant plusieurs jours les champs de lin en fleurs… avis aux promeneurs ! 

Etape 2 : La récolte 

L’arrachage

Lorsque le lin devient mature, environ 5 semaines après la floraison, il est prêt à être arraché. Cette étape intervient en été, durant les mois de juin et de juillet. Les fibres matures n’ont plus de feuilles et leur tête se dote d’une légère couleur brunâtre. 

Les cultivateurs doivent être rapides, ils n’ont en moyenne que 3 jours pour tout récolter avant que la fibre ne soit plus exploitable !

Après l’arrachage, le lin reste sur le sol trois à quatre jours, placé en symétrie, puis il est retourné pour assurer un planage parfait de façon à préparer la plante au rouissage.

Le rouissage 

En fonction des intempéries, les tiges peuvent rester plusieurs semaines exposées sur le sol. C’est le rouissage. En effet, sous l’action de la pluie et du soleil, le rouissage permet d’extraire la fibre quand celle-ci devient noire. 

Pour obtenir un rouissage homogène, il est nécessaire de retourner régulièrement le lin. Une fois que la fibre est sèche, l’opération de rouissage est terminée et les andains de lin sont enroulés en ballot de pailles. Ils sont ensuite stockés à l’abri avant leur passage au teillage pour séparer mécaniquement le bois (anas) de la fibre.

Pour pouvoir obtenir un lin de qualité avec des fibres résistantes et soyeuses, le respect de ces étapes est primordial. La météo jouera également un rôle déterminant pour la récolte.

La transformation du lin 

Etape 3 : Le teillage et le peignage 

Les andains de lin sont ensuite transportés à l’usine de teillage pour y être teillés et peignés. 

Le teillage consiste en l’extraction de la fibre. Les fibres sont séparées de la tige et la fibre brut est peignée et transformée pour devenir soyeuse, étirée sous forme de rubans doux et lustrés prêts à être filés. Les fibres courtes, appelées étoupes, vont être utilisées pour faire du rembourrage, de la fabrication de non tissé (comme le garnissage intérieur des voitures), des matériaux composites et aussi, pour l’anecdote : des billets de banques américains ! 

En France, nous sommes les champions de la culture du lin et du teillage ! Il existe encore une vingtaine d’entreprises de teillage en France qui transmettent la fibre peignée aux filatures. 

En revanche, 80% de notre lin part ensuite en Chine pour être filé puis ré-importé pour être tissé ! Depuis 2021, deux filatures ont fait leur réapparition en France. Chez irisens’ nous faisons le choix du bon sens et de la proximité en travaillant avec la filature française Safilin

Etape 4 : La filature

La filature consiste à transformer les fibres pour en faire des fils de poids et d’épaisseur différentes. 

Elle comprend différentes opérations qui permettent de transformer les fibres en fil. Régularisé et étiré, le ruban devient mèche et est ensuite filé en appliquant une torsion. Les techniques varient selon le type de fil à produire. Par exemple, la filature « au mouillé » avec une immersion dans une eau chauffée à 60°C. Ce trempage facilite le glissement des fibres et permet de réaliser des fils fins, idéal pour l’habillement et le linge de maison. La filature « au sec » quant à elle, est utilisée pour obtenir des fils plus rustiques et plus épais que l’on retrouvera pour la décoration, les cordes… 

Etape 5 : Le tissage ou le tricotage

Après le filage vient le tissage. Il se réalise sur des métiers à tisser où les fils sont assemblés entre eux afin de devenir du tissu en lin. Pour notre première collection, nous avons fait tricoter le lin. Technique innovante pour du lin, cela permet d’obtenir une maille extrêmement légère s’apparantant à celle que l’on connaît pour les T-shirt. Notre fil a été tricoté dans le sud-ouest de la France par une entreprise familiale centenaire. C’est un plaisir de travailler avec ces acteurs qui sont parvenus à maintenir leur savoir-faire dans notre pays malgré la mondialisation galopante.

La toute dernière étape de la transformation du lin est l’ennoblissement. Il consiste à choisir les différents traitements qui permettent de donner les caractéristiques particulières à la matière. Il pourra ainsi être blanchi, teint, imprimé ou apprêté. Bien entendu notre lin a été teint sans métaux lourds. La procédé a respecté la norme Ökotex 100.

Vous en savez maintenant plus sur les étapes de la production du lin. Chez irisens’, c’est matière écologique et durable que nous affectionnons particulièrement.

Nous avons à coeur de contribuer au renouveau de la filière lin française avec notre ligne de vêtements. Nos premières pièces sont conçues à 100% en jersey de lin cultivé, tissé et cousu en France. 

Vous nous suivez dans l’aventure ? Découvrez nos pièces en lin et nos astuces pour en prendre soin !

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